Plus du tiers de la population mondiale ne voit plus la Voie lactée la nuit. Au-delà de ce constat, la pollution lumineuse présente des dangers pour la biodiversité et la santé humaine.
Comment lutter contre ce phénomène très présent dans les zones urbaines ?
Une étude de la mairie de Paris montrait qu’en 2018, 58% des lumières émises la nuit sur son territoire provenaient d’éclairage privé contre 35% pour le domaine public et 7% pour les véhicules. En revanche, sur l’île de La Réunion, l’éclairage public représentait 45,8% de l’éclairage total.
L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) alerte sur les effets néfastes de l’éclairage artificiel nocturne dans une note scientifique sur la pollution lumineuse publiée le 26 janvier 2023.
Un phénomène en pleine expansion
D’après la note, on assiste à une véritable explosion des émissions lumineuses, en particulier dans les grandes villes et les pays industrialisés, due à la croissance de la population mondiale associée à une urbanisation toujours plus forte. Ce phénomène s’est amplifié à partir des années 2000 avec le remplacement des lampes à incandescence (ou à décharge) par des LED (diodes électroluminescentes).
L’éclairage artificiel nocturne contribue non seulement au gaspillage énergétique et au changement climatique mais aussi au déclin de la biodiversité (même lorsque les intensités lumineuses sont faibles).
Le cycle du jour et de la nuit est un élément structurant pour les êtres vivants. La pollution lumineuse perturbe le comportement des animaux et leurs fonctions physiologiques et métaboliques. Elle est responsable de la mort de centaines de millions d’oiseaux et de milliers de milliards d’insectes chaque année.
Le rapport suggère également des mesures plus spécifiques, comme l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour la période 2023-2026, l’implication systématique d’un sous-préfet d’arrondissement sur les questions d’ingénierie, et l’élaboration d’un guide pratique pour les élus locaux. Les rapporteurs insistent sur l’importance de rapprocher l’ANCT des élus locaux en communiquant davantage sur son offre de services, en simplifiant les démarches administratives, et en favorisant l’accès à l’ingénierie pour les collectivités. L’ANCT doit ainsi mieux remplir sa mission de facilitateur de projets auprès des collectivités locales.