Pouvez-vous nous citer et décrire l’une des actions phares réalisées et/ou à venir sur votre territoire ?
Difficile de faire un choix parmi les nombreuses actions que nous menons dans le cadre de notre stratégie pour un numérique responsable, que l’on parle des sujets liés aux infrastructures, aux usages ou aux cultures numériques…
Mais, s’il me fallait n’en choisir qu’une, je souhaiterais insister sur une action en cours particulièrement emblématique de ce mandat, la création d’une filière locale dédiée à la Réduction, Réutilisation, Réparation et au Recyclage (4R) des équipements numériques. Notre ambition est de soutenir le développement d’une économie circulaire, à l’inverse d’un modèle linéaire et globalisé de production et de consommation d’équipements numériques. Cela passe par des actions fortes de prévention, par l’augmentation du volume de matériels reconditionnés et redistribués localement, tout comme par un travail sur le maillage de notre territoire avec des structures de réparation et réemploi numériques . Avec l’ensemble des acteurs impliqués sur ces sujets, il s’agit bien de préfigurer un nouveau modèle économique et social permettant de réduire l’empreinte environnementale du numérique. Il s’agit également de continuer à soutenir la création d’emplois, des emplois de qualité, accessibles, non délocalisables, et qui ont beaucoup de sens. Quand on parle des métiers liés au numérique, on pense trop souvent aux métiers liés à la programmation, ce qui est évidemment une réalité. Mais il ne faut pas oublier tous ces nouveaux métiers particulièrement porteurs liés à la réparation et au recyclage du matériel.
Quel est votre premier souvenir sur internet ?
Mon tout premier souvenir d’internet date de 1995. J’étais alors en première année de thèse à la faculté des sciences de l’Université de Nantes. Un collègue m’a présenté un catalogue en ligne qui recensait des adresses d’images scientifiques en lien avec la recherche nucléaire. On ne parlait alors pas encore de site web et on utilisait le navigateur Mosaic. Un second souvenir marquant est la création de la toute première carte interactive des spots de surf en France. Nous étions quatre producteurs et nous ne nous sommes jamais rencontrés, en vrai ! L’un s’occupait des sites de la Méditerranée, l’autre du Sud Ouest et j’étais en charge des spots de Vendée et du Sud Bretagne. Notre travail a eu les éloges du magazine Surf Session : le Graal pour ce premier travail collaboratif 100% à distance !
Quels sont vos prochains projets pour le mandat ?
A Nantes, nous assumons une vision profondément politique du numérique qui n’est pas une fin en soi mais bien un moyen au service d’un projet de territoire. Nous misons sur l’innovation à impact afin de faire face aux enjeux de transitions sociales et environnementales, en mettant la créativité et la technologie au service des habitants, des acteurs associatifs et économiques. Cette ambition pour un numérique responsable se traduit par une politique publique qui assume un positionnement singulier. A l’inverse d’une politique publique sectorielle qui serait une verticale supplémentaire, nous avons fait un choix structurant, celui de l’horizontalité. Nous mettons le numérique au cœur de l’ensemble des politiques publiques menées par la Métropole afin de contribuer à leur renouvellement, de la fabrique de la ville à la culture en passant par la citoyenneté et le développement économique. Ce positionnement historique de notre collectivité se traduit aujourd’hui par un travail sur quatre axes stratégiques : (1) garantir un numérique pour toutes et tous, (2) engager une trajectoire de sobriété numérique dans le respect du vivant, (3) soutenir un écosystème numérique responsable et (4) opérer pour un numérique souverain et éthique. Parmi les nombreuses actions déjà menées et en cours de déploiement figurent certaines actions emblématiques, comme la création d’un Schéma directeur numérique responsable permettant de mesurer l’empreinte environnementale de la collectivité, le soutien à l’émergence d’une filière locale dédiée à la réduction, réutilisation, réparation et recyclage des équipements numériques que j’évoquais précédemment, ou encore le déploiement d’initiatives innovantes et inclusives sur la problématique du recrutement dans la filière. Pour réaliser cette ambition, nous avons une méthode, fidèle à nos valeurs, celle de la gouvernance ouverte, avec l’ensemble des acteurs du territoire, qu’ils soient économiques, associatifs ou institutionnels. Cette ambition se révèle durant les moments forts du numérique nantais comme le Web2Day ou la Nantes Digital Week. Enfin, afin de promouvoir notre vision du numérique, nous portons également la voix de Nantes aux échelles nationale et européenne, en prenant toute notre place dans des réseaux comme les Interconnectés, France Urbaine, AIMF (Association Internationale des Maires Francophones) ou encore Eurocities.